La ville et la voiture connectées, encore classées dans les catégories science fiction et utopie il y a quelques dizaines années, sont désormais une réalité.
Les constructeurs automobiles sont de plus en plus nombreux à se lancer sur le marché de la voiture connectée, la finalité étant de trouver un chemin vers le futur sur lequel l’humain reste au volant pendant que la technologie améliore ses capacités. Dès lors, se pose la question de la fiabilité du véhicule : la voiture connectée est-elle sans risques ? Aux Etats-Unis, un consortium réunissant les constructeurs automobiles, le gouvernement et l’Université du Michigan ont décidé de tester des véhicules autonomes afin d’analyser leur fiabilité. Plusieurs millions de dollars ont alors été investis pour construire une ville de toute pièce sur le Campus Nord de l’Université pour tester ces véhicules dits connectés. Routes, voies d’insertion, rond points, panneaux de signalisation, éclairage publique, trottoirs, passages piétons, façades d’immeubles etc. ; tout a été construit pour tester la réactivité et la fiabilité des véhicules dans un environnement urbain.
La première voiture testée sera une Ford Fusion Hybrid. Le test devrait débuter en automne 2014. Ces véhicules connectés sont déjà commercialisés en France : Peugeot a installé sur ses modèles le service Peugeot Connect Apps tandis que Citroën a introduit le système Multicity Connect et Renault le système R-link. Le module de communication eCall sera d’ailleurs obligatoire dès 2015 sur tous les véhicules européens et permettra d’appeler le 112 automatiquement en cas d’accident et de fournir les informations nécessaires à l’intervention des secours. Le marché de la voiture connectée représente également un enjeu considérable pour les géants d’internet, Apple (IOS) et Google (Android) ayant déjà déployé leur plateforme sur le marché. La voiture connectée semble donc être synonyme de confort, d’assistance et de sécurité. Selon Samuel Ropert, “En 2018, 420 millions d’automobiles seront connectées, [ce qui représentera] une croissance annuelle de 57 % par rapport aux 45 millions de véhicules connectés en 2013″. En effet, en 2020, le marché de la voiture connectée devrait représenter 113 milliards d’euros.
Ces véhicules, à la fois autonomes et connectés, font partie d’un projet de développement durable plus vaste : la smart city. Tout comme les voitures, les villes se parent des technologies les plus avancées. En effet, une smart city est une ville qui est entièrement gérée par les technologies ; qu’il s’agisse de l’éléctricité, de l’eau, du recyclage, du traffic urbain ou encore des transports en commun. Même les maisons deviennent connectées au travers de la domotique. Les volets, le portail, le chauffage, l’éclairage, etc. sont entièrement contrôlables à distance à partir d’une tablette. Pour Pierre Colle, directeur technique du groupe Schneider Electric, “l’Internet des objets dans la maison constitue une réelle opportunité, notamment à cause de la problématique de la maîtrise de l’énergie, même si ce marché n’en est qu’à son tout début”.
La ville-Etat de Singapour, qui a l’ambition de devenir la première smart city, fait notamment figure de modèle dans ce domaine. Le gouvernement a récemment dévoilé un programme basé sur l’installation de capteurs dans le but de décongestionner le traffic, détecter la pollution de l’air ou encore de rappeller aux habitants de jeter leurs ordures. Le programme sera en priorité installé dans le Jurong Lake District, un nouveau centre urbain à 40 minutes du centre ville. Le gouvernement Indien mène également un projet de création de smart city à Palava City à Mumbai qui devrait être opérationnel en 2025. Le principaux axes de ce projet, qui devrait créer 300000 emplois d’ici 2025, sont le recyclage de l’eau, l’installation de panneaux solaires ainsi que la mise en place de moyens de transports connectés et durables. Si l’essai est concluant, le concept de smart city pourrait se généraliser dans les décennies à venir et améliorer les conditions de vie de millions d’Indiens.