Adopté le 2 avril dernier par le Sénat, le projet de loi d’orientation des mobilités entend engager une véritable transformation des politiques publiques en matière de transports. Un renforcement des infrastructures, oui, mais surtout une véritable prise en compte des usages des citoyens pour améliorer la mobilité de tous et toutes au quotidien. Et dans cette dynamique, les entreprises ont une très grande part à jouer.
Pour une mobilité partagée, durable et numérique
Mobilité et numérique : un nouveau levier majeur
L’émergence du numérique tout d’abord, qui a bousculé nos habitudes avec l’arrivée d’un nombre considérable d’applications dédiées à la mobilité et de nouveaux acteurs sur le marché. Ces derniers ne sont plus seulement des opérateurs de transport ou des constructeurs automobiles. Pour tous, la mobilité devient un terrain d’expérimentation et d’innovation, au service des villes et de leurs habitants.
Les modes de consommation de la mobilité ont par extension profondément changé, passant de la propriété à un usage à la demande, d’une simple pression sur un écran de smartphone.
Cette émergence du numérique engendre en parallèle une fracture entre les différents territoires, plus ou moins bien desservis par ces nouveaux services. Une des volontés du projet de loi est de réduire ses écarts, en proposant une mobilité plus inclusive, par exemple pour les personnes en situation d’handicap ou à la recherche d’un emploi.
Et la mobilité professionnelle est également concernée par cette transformation numérique. Les collaborateurs recherchent de plus en plus des services rapidement accessibles pour leurs déplacements. La frontière entre la sphère personnelle et professionnelle se fait de plus en plus fine, notamment avec l’usage des smartphones, et le gestionnaire de flotte se doit de prendre en compte ces attentes pour proposer un service performant à ses employés.
Les 4 objectifs de la loi d’orientation des mobilités
Apporter à tous et sur tous les territoires des solutions d’alternatives à la voiture individuelle
Soutenir l’innovation en terme de mobilité en misant sur de nouvelles solutions mises au service de tous
Réduire l’empreinte environnementale des transports à travers de nouveaux usages
Investir dans les infrastructures optimisant les déplacements des citoyens au quotidien (route, gares…)
Une réponse à des enjeux environnementaux forts
L’autre enjeu majeur auquel la loi d’orientation des mobilités veut répondre est l’urgence climatique. Un phénomène qui s’est intensifié durant ces dernières années, avec des volumes de parc automobiles toujours plus importants (notamment en europe) et des taux d’émissions de CO2 en croissance.
Cette loi veut donc encourager à utiliser des alternatives à la voiture individuelle : des mobilités partagées et douces, plus respectueuses de l’environnement. L’une des mesures est d’ailleurs de proposer unforfait mobilité durable, allant jusqu’à 400 euros par an pour inciter les salariés à se rendre au travail en vélo ou en covoiturage, plutôt qu’en voiture individuelle au travail. Les gestionnaires de flotte deviennent aujourd’hui gestionnaires de mobilité professionnelle au sens plus large, pour investir les employés au quotidien dans cette dynamique.
Dans ce cadre là, les entreprises ont donc un rôle pivotal à jouer, à la fois pour inciter à des mobilités plus durables pour les déplacements domicile-travail mais aussi dans le cadre des trajets professionnels durant les horaires de travail.
Autopartage, covoiturage, vélopartage, électrification de la flotte : les mesures possibles en entreprise
Les flottes d’entreprise représentent en effet une part majoritaire des véhicules en circulation : voitures de fonction, flottes de camions, utilitaires… Afin d’améliorer les conditions de mobilité pour tous, il est donc nécessaire que les entreprises prennent en compte tous les enjeux sociétaux et environnementaux qui se présentent à elles.
Mobilités alternatives : un basculement du TCM au TCO
Les nouveaux usages de la mobilités font leur chemin dans un milieu de la flotte d’entreprise jusqu’alors assez cloisonné et restant sur ses acquis. S’éloignant du modèle du véhicule de fonction invididuel, on assiste à ce fameux basculement entre le TCO (Total Cost of Ownership) et le TCM (Tocal Cost of Mobility) qui prend en compte les moyens de mobilité de manière beaucoup plus large. Une conséquence des nouvelles prérogatives réglementaires (plan de mobilité, norme WLTP…) mais aussi une passation générationnelle.
L’arrivée de collaborateurs habitués aux usages à la demande dans leurs déplacements quotidiens et plus sensibilisés aux mobilités alternatives poussent les entreprises, dans le cadre d’une stratégie de RSE (Responsabilité Sociétale d’Entreprise) par exemple, à proposer des services innovants et complémentaires à la voiture de fonction. Mais aussi de miser sur des énergies plus propres.
L’électrique gagne du terrain
Au niveau de l’urgence climatique, on remarque par exemple une croissance de l’adoption de véhicules électriques dans les flottes professionnelles. Une étude menée par Renault-Nissan-Mitsubishi début 2019 auprès de 3200 PME dans le monde révèle ainsi que 66% des entreprises interrogées pensent que leurs véhicules seront électriques à 100% d’ici 20 ans. 50% sont même convaincus que cette bascule aura lieu dans les dix prochaines années. Pour la première fois, le cap des 2% de part de marché de l’électrique dans les flottes a été franchi.
Un petit pas, certes, mais une certaine démonstration de la transition énergétique qui se met en place dans le secteur. Une nécessité de plus en plus pressante, surtout quand les réglementations autour de la circulation des véhicules diesel en centre-ville se durcissent de plus en plus.
Mais comment pousser à l’adoption des véhicules électriques en entreprise, alors que les employés sont habitués depuis des années à des voitures thermiques ? La mise en place de services de mobilité partagée au sein d’une flotte peut grandement contribuer à l’adoption de cette nouvelle typologie de véhicules. Parmi eux, l’autopartage semble particulièrement pertinent dans le cadre professionnel.
L’autopartage en entreprise : avantageux pour le gestionnaire et le salarié
Réduire la taille de sa flotte tout en garantissant les mêmes besoins de mobilité, trop beau pour être vrai ? Et pourtant ! Répondant à la fois aux enjeux sociétaux (emploi du numérique), environnementaux (réduction du nombre de voitures et adoption de véhicules plus respectueux) et financiers (optimisation de l’utilisation des véhicules) l’autopartage représente une tuile très intéressante dans le cadre de la mobilité professionnelle.
Un véhicule en autopartage peut remplacer jusqu’à 10 véhicules individuels sur la route !
Selon une étude réalisée par l’IFOP et dévoilée le 10 avril dernier, 32% des automobilistes français urbains se disent prêts à se passer de leur voiture. La mise en place d’un service d’autopartage en entreprise, proposant à la fois des véhicules en libre-service pour les déplacements professionnels mais aussi les soirs et les weekends, peut contribuer à un changement encore plus accentué de comportement.
L’objectif principal est désormais de proposer ce type d’alternatives au plus grand nombre, et non pas seulement dans les grands centres urbains, comme le souhaite le projet de loi d’orientation sur les mobilités. Sur leurs territoires, les entreprises peuvent ainsi faire leur part pour sensibiliser et contribuer à optimiser la mobilité pour tous. Et nous sommes là pour vous accompagner dans cette démarche !
Une journée pour discuter des déplacements professionnels en Bretagne
C’est dans les locaux de la CCI Ille-et-Vilaine que s’est tenue la journée « Optimisez vos déplacements professionnels ». Un évènement labellisé inOut et coorganisé par la CCI Ille-et-Vilaine et Créativ en partenariat avec Engie, Enedis et Mobility Tech Green. Une journée pour penser la mobilité professionnelle comme un véritable facteur de compétitivité, à travers table-rondes et ateliers.
Un évènement qui entrait en forte résonnance avec les problématiques que connaissent actuellement les entreprises avec le plan de mobilité (ou PDE).
Comment en effet repenser la mobilité, ou immobilité, de ses salariés afin de rentrer en conformité avec les attentes règlementaires ?
La table-ronde «Optimisation des mobilités» a rassemblé plusieurs de nos partenaires (Orange et Enedis) auprès de notre directeur général, Didier Houal, et de différentes entités spécialisées dans la mobilité.
Parmi les solutions évoquées, l’autopartage semblait être l’une des plus prometteuses mais également l’une des mobilités qui nécessitent un temps d’adaptation important de la part des salariés.
“Il est important d’avoir des personnes clés ou relais au sein de l’entreprise pour impulser le changement. Cela prend du temps… et de la patience !”
Didier Houal, Directeur général de Mobility Tech Green
Une mobilité professionnelle en pleine conduite du changement
Appuyée par des chiffres de l’OVE (Observatoire du Véhicule d’Entreprise) concernant la mobilité professionnelle, la matinée a abordé plusieurs thèmes clés à travers deux autres table-rondes (Nouvelles Énergies et Dé-mobilité).
L’heure est aux transitions. Transition écologique, avec la question du mode de consommation des véhicules, des carburants fossiles à l’usage de véhicules électriques ou hydrogène. Mais aussi des transitions plus «psychologiques» : celle de la propriété d’un véhicule à son usage par exemple, ou encore celle de la démocratisation du télétravail.
Ces changements de modèle entendent forcément une conduite du changement à mener main dans
dans la main par la direction de l’entreprise et les employés.
Des ateliers thématiques pour une mise en pratique concrète
Suite à ces échanges, l’après-midi était consacré à cinq ateliers reprenant des sujets abordés durant la matinée.
Parmi eux, l’atelier «La multi-modalité comme alternative crédible à la voiture individuelle, mythe ou possible ?» était animé par notre directeur marketing et communication, Alexandre Fournier.
Mobility Tech Green étant en pleine phase de conception d’une plateforme multimodale B2B, cet atelier était une opportunité d’échanger avec les principaux intéressés, à savoir les entreprises du territoire.
Une première journée thématique qui fut donc un véritable succès !
Celle-ci annonce également les prémices des évènements que Mobility Tech Green souhaite mettre en place dans le cadre de la constitution d’un Club de la Mobilité. Un moyen de rassembler les acteurs de la mobilité sur le territoire rennais afin d’échanger ensemble sur des thématiques qui nous sont communes.