L’anthropocène est l’aube d’une nouvelle période. Celle définie par l’empreinte de l’humanité sur la planète. Encore récemment, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat [Giec] annonçait sa certitude désormais quasi absolue – à 95% – sur l’origine humaine des changements climatiques. Mais le concept lui-même, l’idée que l’activité humaine affecte la Terre à tel pointl qu’elle puisse traverser un nouvel âge n’est pas nouveau et remonte à la fin du XIXème siècle. Différents termes furent ainsi proposés au cours des décennies, comme Anthropozoïque (Stoppani, 1873), Noosphère (de Chardin, 1922 ; Vernadsky, 1936), Érémozoïque (Wilson, 1992), Anthrocène (Revkin, 1992), etc. Il semble que le succès du terme choisit par Crutzen et Stoermer soit dû à la chance d’avoir été formulé au moment opportun, alors que l’Humanité prenait plus que jamais conscience de la profondeur des impacts qu’elle cause aux milieux planétaires. Le mot est entré dans l’usage depuis 2000 lorsque Paul Crutzen, chimiste hollandais et lauréat du prix Nobel, évoquait le fait que l’époque géologique actuelle devrait se voir attribuer un nouveau nom afin de refléter l’impact majeur et permanent de la vie humaine sur Terre.
Mais revenons sur l’étymologie. Le Grec ancien Anthropos signifie « être humain ». Kainos signifie quant à lui « récent, nouveau ». L’Anthropocène, définit ainsi la nouvelle période des humains.
L’histoire de la Terre est divisée en fonction de l’échelle de temps géologique, qui est fixé par la Commission internationale de stratigraphie (CIS). Les unités les plus longues de temps sont des périodes, comme l’ère tertiaire, qui s’étend il y’a environ 2,5 millions d’années à 66.000.000 années. Il y’eut des époques plus courtes, comme l’Eocène, qui s’est déroulée entre 56 millions d’années et 34 millions d’années avant notre ère. L’arrivée officielle de l’anthropocène marquerait la fin de l’Holocène, le temps géologique dans lequel nous vivons maintenant. Identifié par un signal géochimique dans les carottes de glace du Groenland, qui marque le début de conditions plus chaudes et plus humides à la fin de la dernière ère glaciaire, l’Holocène a défini une époque où les humains ont colonisé de nouveaux territoires et la population a gonflé. Depuis la révolution thermo-industrielle, notre planète a basculé vers un état inédit. Les traces de notre âge urbain, consumériste, chimique et nucléaire resteront des milliers voire des millions d’années dans les archives géologiques de la planète et soumettront les sociétés humaines à des défis considérables. Car l’Anthropocène est avant tout cela : l’histoire d’une formidable accélération qui nous questionne aujourd’hui sur notre rôle : serons-nous les gardiens de la Terre ou les spectateurs impuissants de notre toute-puissance ?
L’homme, espèce sociale et culturelle inédite, est capable de développer des technologies puissantes afin de transformer l’environnement, créant ainsi des conditions de travail et des modes de vie en constante évolution. En 2005, près de 890 millions de véhicules parcouraient la planète. En 2007, le milliard était dépassé. Aujourd’hui, la voiture individuelle, inexploitée 95 % du temps, est la règle pour les déplacements urbains, périurbains ou de longue distance. Sommes-nous condamnés à subir ce paradoxe ? Bien sûr que non, il existe une solution : l’autopartage. Plutôt que de disposer d’un véhicule individuel restant l’essentiel de son temps à l’arrêt, le membre d’un service d’autopartage se voit utiliser un véhicule selon sa convenance en fonction de ses besoins. Véritable évolution dans la manière d’appréhender la mobilité, le nombre d’utilisateurs de services d’autopartage est à ce titre estimé à 15 millions d’ici 2020. Nous sommes aujourd’hui à l’avant-garde d’une nouvelle vision de la mobilité, d’un nouveau monde. Au croisement de la voiture connectée, des villes intelligentes et de la consommation collaborative. Alors que certains voient dans la promotion de l’autopartage une forme de concurrence déloyale pour les constructeurs automobiles, le véritable enjeu de ce marché est la pérennisation d’un mode de transport moins néfaste pour l’environnement. En effet, force est de constater que l’autopartage s’inscrit totalement dans le nouveau paradigme de la mobilité qui est passé de la possession à l’utilisation d’un service de mobilité. De plus, selon le cabinet de consulting Frost & Sullivan, le futur de la mobilité se trouve dans l’autopartage de véhicules électriques et non dans la possession de voitures particulières électriques.