Si un jour vous avez essayé de lire quelques études sur le secteur de l’autopartage, les chances sont grandes que vous soyez tombé sur un écrit de Susan Shaheen. En effet, il y’a maintenant 18 ans que cette directrice de recherche de l’Université de Berkeley en Californie. Cette passion pour le sujet remonte lors de la recherche de son sujet de thèse où elle vit une conférence donnée par Michael Glotz-Richter. « La conférence portait sur le fait que 45% des kilomètres parcourus par l’automobile étaient en déclin en raison de l’utilisation de l’autopartage. Les gens participants à un programme d’autopartage déclaraient avoir repenser l’achat d’un véhicule personnel. Les réductions de consommation d’énergie et d’émission de CO2 étaient remarquables et changeaient la façon dont les gens envisageaient leur mobilité. L’idée d’un véhicule en libre service et les effets comportementaux des personnes ayant envie de rejoindre l’autopartage la fascinait. L’étude de l’impact environnemental fut aussi une grande motivation. Aujourd’hui Susan sert en tant que co-directrice du Centre de recherche sur les transports durables.
Elle évoque « j’avais à l’époque travaillé sur l’idée d’un trajet en boucle permettant la liaison entre 2 stations de voitures à l’image des transports en bus. Puis l’idée de pouvoir rendre ces voitures en libre-service fut très vite mise sur la table, et c’est ainsi que l’autopartage fut envisagé aux Etats-Unis. Ce fut notre premier vrai projet terrain où nous pouvions amener les gens à se comporter différemment. C’est à ce moment là que mon travail à commencé ».
Le secteur de l’autopartage en Amérique du Nord
Aujourd’hui, Susan Shaheen peut prouver que les chiffres de l’autopartage aux Etats-Unis sont semblables à ceux observés à l’époque par Glotz-Richter en Allemagne. A ce titre, dans une étude récente regroupant près de 7000 participants, le chiffre incroyable de 50% de personnes interrogées ayant l’intention de s’affranchir de leur véhicule personnel fut annoncé. Susan voit maintenant un potentiel de croissance incroyable pour l’autopartage. Le modèle classique aujourd’hui de l’autopartage en boucle commence à se muter en One-Way. L’évolution des concepts permet aux participants d’utiliser le service pour aller travailler au lieu de compter sur l’autopartage uniquement le soir ou le week-end ! Elle explique « Nous observons des applications d’autopartage sur le secteur scolaire et universitaire. Nous voyons aussi des applications basées sur le secteur B2B ainsi que le Peer-to-peer. Il y’a énormément de place pour l’expansion et verra le secteur changer d’échelle avec ces nouveaux segments de marché, à la fois physique et sociodémographique ».