Mis à jour le 06.02.23
Le guide de la télématique embarquée
Temps de lecture : 12 minutes
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Sommaire
1. C'est quoi la télématique ?
Découvrez ce qui se cache derrière le terme télématique et l’histoire de cette technologie à la croisée de deux sciences.
2. Comment ça marche ?
D’accord, vous savez ce qu’est la télématique. Mais savez-vous comment cette technologie fonctionne ?
3. À quoi ça sert ?
Pourquoi utiliser de la télématique embarquée aujourd’hui ? Découvrez dans ce chapitre les usages dans la gestion de flotte.
4. Comment l'utiliser ?
Nos conseils pour utiliser de manière optimale cette technologie dans le cadre de la gestion de flotte.
5. Comment en mettre en place ?
Vous souhaitez vous lancer dans l’intégration d’une solution de télématique ? On vous donne les étapes indispensables à sa bonne mise en place !
Chapitre 1
C’est quoi la télématique ?
Chapitre 1
C’est quoi la télématique ?
Avant de découvrir son impact dans la gestion de flotte aujourd’hui, il est bon de se rappeller les origines de la télématique et comment cette technologie s’est progressivement imposée dans le domaine automobile.
La petite histoire
Le terme télématique naît dans le cadre du rapport établi en 1978 par Simon Nora et Alain Minc autour de l’informatisation de la société. Dans un contexte de crise économique, il est demandé à ces deux conseillers politiques de faire avancer la réflexion autour de la technologie informatique. Ce rapport poussera notamment au choix du Minitel. La télématique combine donc deux sciences : les télécommunications d’un côté et l’informatique de l’autre.
La télématique continue son développement au fil de l’évolution d’internet, de la téléphonie mobile, etc. La miniaturisation des équipements informatiques a fortement influencé son développement croissant.
Tout part d’un constat assez simple : le besoin d’échanger des données. Et cela est possible grâce à l’alliance redoutable d’un matériel informatique combiné à des réseaux de télécommunications de plus en plus performants.
Aujourd’hui, le marché de la télématique est particulièrement dynamique dans le secteur automobile. Les véhicules sont de plus en plus équipés afin de pouvoir interagir à la fois avec son conducteur, son environnement mais aussi des plateformes d’information externe.
Et dans l’automobile ?
Dès les années 90, les constructeurs automobiles s’emparent de ce sujet prometteur. Le premier usage se mondialisant rapidement est celui de l’aide à la navigation dans les véhicules grâce au système GPS.
C’est le début des voitures connectées qui peuvent communiquer avec leur environnement via un réseau de téléphonie mobile grâce à l’installation d’un équipement spécifique dans le véhicule (généralement appelé boîtier ou calculateur de bord).
Ici la puce électronique du boîtier GPS capte les signaux émis par un réseau de satellites et peut ainsi proposer une mise à jour de la position du véhicule à quelques mètres près.
Dès 2001 dans la revue Les Cahiers du numérique on parlait déjà de « services spécifiques, adressés aux entreprises, [promettant] également une rapide optimisation de l’utilisation des parcs ».
Une prophétie qui se confirme aujourd’hui avec un intérêt croissant des gestionnaires de parc pour la télématique embarquée.
Télématique embarquée
Cette notion englobe les outils permettant l’envoi, la réception, le stockage et le traitement de données produites par un véhicule.
Chapitre 2
Comment marche la télématique ?
Chapitre 2
Comment marche la télématique ?
Bien qu’il existe des variantes, le fonctionnement de la télématique repose sur l’articulation entre plusieurs éléments indispensables. Les mots d’ordre sont collecte, envoi et réception !
Fonctionnement global de la technologie
L’élément central de la télématique est ce fameux équipement informatique installé dans le véhicule. Celui-ci permet d’envoyer, de recevoir et de stocker de nombreuses données.
Pour cela, il est équipé avec une carte SIM (oui, comme votre fidèle smartphone !). Il est ensuite connecté soit sur la prise diagnostic du véhicule (OBDII) ou le bus de données CAN. Ce type de connectique permet de raccorder à un même câble un grand nombre de calculateurs présents dans le véhicule. Se connecter à celui-ci c’est donc la possibilité d’obtenir de manière centralisée de nombreuses informations sur le statut du véhicule (carburant, pollution, sécurité, etc.).
L’appareil collecte les données du véhicule. Il les transmet ensuite vers un serveur dédié grâce au GPRS, au réseau des données mobiles (3G/4G voire 5G), à un réseau mobile classique (GSM) ou dans certains cas la communication satellite. Ils peuvent aussi communiquer avec d’autres équipements, notamment des smartphones, grâce à des réseaux sans fil comme le Wifi et/ou Bluetooth.
Une fois les données réceptionnées, le serveur effectue un premier travail de lecture puis les transfère vers des plateformes sécurisées pour leur diffusion « lisible ». Car oui, les données télématiques sont brutes et il faut ensuite une phase de « traduction » afin de les rendre exploitables.
Les différents types de boîtiers
Il existe aujourd’hui de nombreux types d’équipements télématiques. Il faut savoir qu’il existe tout d’abord de plus en plus de boîtiers constructeurs en première monte. Des calculateurs sont donc installés dans les nouveaux véhicules proposés sur le marché, notamment pour faciliter les diagnostics et la collecte d’informations.
Les constructeurs travaillent généralement avec des acteurs spécialisés de la gestion de flotte afin de proposer des offres clés en main pour les gestionnaires (données + logiciel).
Les acteurs spécialisés dans la télématique proposent ensuite plusieurs types d’équipements.
Cela peut être des boîtiers branchés sur la batterie et la clé de contact du véhicule; des boîtiers OBD, branchés sur la prise diagnostic du véhicule et qui permettent des remonter plus d’informations mécaniques; ou encore des boîtiers plus complexes pouvant s’adapter à la complexité de certains véhicules (poids lourds, engins, etc.).
Les véhicules pouvant être équipés en télématique
Prisée par les gestionnaires de flotte, la télématique est versatile et peut s’adapter à des véhicules très diversifiés.
Véhicules légers et Véhicules utilitaires légers
Cette application peut se réaliser pour obtenir une meilleure connaissance de l’utilisation de son parc de véhicules et/ou optimiser les itinéraires des collaborateurs.
Elle devient également un outil pour mieux maîtriser et faire évoluer sa car policy selon les besoins collaborateurs et les règlementations (LOM, WLTP, etc.). Ou encore pour ouvrir des véhicules en autopartage !
Poids lourds
Pour les gestionnaires de poids lourds, les boîtiers de télématique servent principalement à s’assurer du bon fonctionnement du véhicule et de pouvoir suivre les trajets des chauffeurs en temps réel. Ces dernières années c’est également un outil idéal pour favoriser des comportements d’éco-conduite.
Engins de chantier
En plus de la géolocalisation, la télématique permet de suivre les horaires d’usage du véhicule et de monitorer les démarrages et arrêts de celui-ci. L’objectif ? Réduire la consommation de carburant inutile et avoir une meilleure visibilité sur l’ensemble du parc du chantier.
Les deux-roues
Les véhicules plus compacts ne sont pas en reste ! Pour les deux-roues aussi la télématique peut permettre la mutualisation de véhicules ainsi que le suivi en temps réel de leur état (autonomie batterie, etc.).
À l’heure des véhicules connectés et misant sur l’électronique pour améliorer à la fois l’expérience utilisateur et gestionnaire, la télématique a sa place sur tout type de véhicules.
Chapitre 3
À quoi ça sert la télématique ?
Chapitre 3
À quoi ça sert la télématique ?
Une fois installée sur les véhicules, quels sont les apports d’une solution télématique ? Sa force réside dans son adaptabilité face aux différents problématiques métiers et objectifs des professionnels l’ayant mise en place.
Les avantages de la télématique
Le mot-clé pour qualifier l’apport de la télématique en termes de gestion de flotte est sans doute optimisation. Comme nous l’avons déjà dit, la télématique, grâce aux donnés, apporte une connaissance approfondie de son parc de véhicules. Des choses que nous pensons déjà savoir. Mais la différence entre le théorique et le réel peut être souvent trompeuse !
Cette optimisation peut se traduire de nombreuses manières, selon les priorités de l’entreprise :
Suivi des véhicules | Monitoring des itinéraires |
Suivi des positions en temps réel | |
Détection de sortie de zone | |
Réduction des coûts de carburant | Optimisation des itinéraires |
Détection des comportements entraînant du gaspillage | |
Amélioration de la sécurité | Détection comportements à risques |
Sensibilisation à l’éco-conduite | |
Meilleur suivi de l’état des véhicules | |
Meilleure gestion des entretiens | Suivi en temps réel des kilométrages |
Meilleure planification des entretiens et révisions | |
Contrôle de l’usure | |
Réduction de l'empreinte carbone | Limitation des comportements polluants |
Connaissance des trajets des véhicules pour envisager un passage vers des véhicules à faibles émissions | |
Complément avec des mobilités douces |
Qui sont les utilisateurs de télématique ?
Selon l’activité de l’entreprise et ses objectifs, l’usage peut concerner plusieurs types de populations salariées :
Les salariés possédant une voiture de fonction
Ici il s’agit principalement de collaborateurs étant amenés à effectuer de nombreux déplacements dans le cadre de leurs missions. Commerciaux, techniciens ou cadres dirigeants.
Les livreurs
La télématique est largement utilisée sur les véhicules de livraison afin d’optimiser au mieux les livraisons en proposant des itinéraires adaptés. L’objectif est de réduire les détours inutiles, en garantissant qualité de service et réduction des frais de carburant.
Les techniciens
Tout comme pour les livreurs, la télématique peut être utilisée par les centrales de planification pour préparer les tournées des techniciens. Et les ajuster en temps réel selon les informations remontées ! Ici aussi la qualité de service est au cœur des enjeux, tout comme la sécurité du collaborateur au volant.
De plus en plus d’acteurs du marché proposent des solutions remontant des indicateurs spécifiques pour chaque population d’utilisateurs. En effet, le gestionnaire ne recherchera pas les mêmes informations s’il s’agit d’un véhicule léger de fonction ou un véhicule de technicien par exemple.
Il faut donc faire un tri dans le flux de données brutes remontées par le matériel embarqué pour proposer une lecture adaptée à chacun.
Quels types de données sont remontées ?
Et justement ces données, quelles sont-elles exactement ?
Données mécaniques
Ces données sont directement liées aux composants présents dans le véhicule et permet d’établir des diagnostics rapides sur l’état des véhicules.
Alertes moteurs
Niveau batterie
Pression pneu
Niveaux de l’huile et du liquide de refroidissement
Etc.
Données d’usages
Ces données permettent de mieux comprendre l’utilisation des véhicules par les collaborateurs et les leviers éventuels d’optimisation.
Temps d’arrêt et de conduite
Géolocalisation et itinéraires
Distance parcourue et kilométrage
Données relatives aux freinages et accélérations
Etc.
Données de gestion de flotte
Ces données relatives à l’investissement financier du véhicule permettent un contrôle plus précis de la flotte globale.
Loi de roulage (rapport entre contrat de location et kilométrage effectif parcouru)
Prix de revient kilométrique du véhicule (TCO) et/ou de la flotte
Etc.
Chapitre 4
Comment exploiter les données de la télématique ?
Chapitre 4
Comment exploiter les données de la télématique ?
Vous l’avez bien compris, la télématique permet un accès privilégié aux données véhicules. Mais il reste une étape indispensable : l’analyse de ces données afin d’atteindre différents objectifs établis par le gestionnaire.
De la donnée brute à l’aide à la décision
La multiplicité des données remontées par les boîtiers est l’une de ses forces. Mais une fois celles-ci transférées sur le serveur, un tri doit être effectué afin d’aider à la lecture des données.
C’est là que tout le travail des équipes de data science est fondamental. Pour servir, la donnée doit être lisible et exploitable afin d’accompagner le gestionnaire dans ses tâches quotidiennes. C’est d’ailleurs pour cette expertise unique que les constructeurs se rapprochent d’entreprises de logiciel de gestion de flotte.
Les solutions de télématique intégrée proposent ainsi de nombreux tableaux de bord.
Ces derniers, grâce à des graphiques interactifs, font ressortir les informations essentielles d’un seul coup d’œil.
Les cycles d’analyse et de prise de décision doivent être facilités par cet accès à la donnée.
Ces tableaux de bord sont complétés par des modules statistiques afin de rentrer plus en profondeur dans son analyse d’activité.
Des exports de rapports sont ensuite possibles pour pouvoir présenter ces résultats à ces équipes de manière claire et formalisée. Et améliorer de manière globale l’exploitation de cette mine d’or d’informations !
Certaines solutions proposent également des conseils personnalisés selon les résultats constatés. Un coup de pouce pour aller encore plus loin dans l’optimisation de sa gestion de flotte et faire baisser de manière intéressante le TCO d’un véhicule !
Excel VS télématique : le théorique VS le réel
Une autre des principales valeurs ajoutées des outils de télématique est de proposer des données réelles de manière instantanée.
En effet, beaucoup de données en gestion de flotte « classique » sont basées sur des modèles théoriques : la consommation annoncée par le constructeur ; le kilométrage remonté par le salarié ; les itinéraires planifiés manuellement ; la durée annoncée des trajets ; etc.
Cette latence entre données annoncées et réalité engendre une différence insoupçonnée, et qui peut entraîner de nombreux frais supplémentaires !
La gestion de flotte de véhicules sur tableau Excel continue d’être un outil ancré pour de nombreux gestionnaires. Pourtant elle ne permet pas de capitaliser au maximum sur les ressources du parc.
Même dans une petite entreprise, le poste de dépenses lié au parc de véhicules est très important. Et celui-ci a tendance à augmenter. Alors pour le gestionnaire il devient de plus en plus nécessaire d’obtenir une connaissance réelle de son parc pour enclencher les actions nécessaires.
Gestion de parc automobile Excel : quels risques par rapport à un logiciel : Lire l’article
Chapitre 5
Comment mettre en place une solution de télématique ?
Chapitre 5
Comment mettre en place une solution de télématique ?
Vous êtes convaincu par les bénéfices de la télématique et vous souhaitez vous lancer dans l’intégration d’une solution dans votre gestion de flotte pour la rendre plus efficace ? Voici pour nous les 4 étapes à ne surtout pas négliger avant son lancement en interne.
Étape 1 : Définition des besoins
Une phase de diagnostic et de formalisation des objectifs est indispensable. Cette étape doit s’opérer de manière transverse dans l’entreprise.
La direction, ainsi que les pôles financiers, RH, logistiques doivent définir ensemble leurs attentes vis-à-vis de la télématique et leurs objectifs.
Le projet ne sera pas le même s’il s’agit de réduire le budget global lié à la gestion de flotte ou de réduire les émissions de carbone liés aux déplacements. Et la solution choisie non plus !
Étape 2 : Choix de la solution
Une fois les besoins et les objectifs définis, il sera plus facile de cibler les solutions pouvant y répondre. Les offres de télématique étant de plus en plus nombreuses il existe en effet des « spécialisations » avec la mise en avant de fonctionnalités précises.
Une solution pourra ainsi exploiter davantage des indicateurs qui vous parlent à VOUS. Elle vous permettra d’atteindre vos objectifs en termes de gestion de flotte.
Étape 3 : Test sur un échantillon
Une fois la solution choisie, soyez certain qu’elle correspond à vos attentes en lançant une phase de test. Mobilisez un groupe de collaborateurs en interne pour être volontaire pour participer à ce « laboratoire ».
Même si cette étape n’est pas obligatoire, ses résultats peuvent s’avérer primordiaux pour ajuster votre solution avant le lancement sur l’ensemble de votre flotte.
Étape 4 : Analyse des résultats et ajustement
Car oui, l’analyse des résultats obtenus est essentielle, on vous l’a fait bien comprendre dans ce dossier ! Les outils de télématique sont là pour vous accompagner dans la mise en place de changements dans votre gestion de flotte.
Des plus petits gestes aux changements structurants, ils agissent comme des guides, armés de leurs sets de données et prêts à vous offrir des conseils !
Votre solution évoluera donc naturellement, selon les modifications de car policy, des habitudes de déplacement des salariés et des nouveaux enjeux règlementaires.
Conclusion
Quel futur pour la télématique ?
Conclusion
Quel futur pour la télématique ?
D’après une étude de Berg Insight, le pourcentage de solutions de gestion de flotte connectée en service devrait connaître un taux annuel de croissance de 14.4%, passant de 11,5 millions fin 2020 à près de 22,5 millions en 2025, soit quasiment le double ! Cette tendance se confirme avec une présence de plus en plus forte des constructeurs sur ce segment.
Une recherche visant à garantir une sécurité accrue des utilisateurs tout en mettant à disposition des gestionnaires tout le potentiel de la donnée.
” Les services de voitures connectées sont passés du statut de facteur de différenciation à celui de caractéristique commune. ”
Martin Svegander
Analyste pour le cabinet Berg Insight
