Après une première édition de l’Enquête Nationale sur l’Autopartage menée en 2012 auprès de 2090 usagers, le bureau d’études 6t revient quatre ans après avec une toute nouvelle édition, réalisée avec le soutien de l’ADEME. Une manière pertinente de constater les évolutions du rôle de l’autopartage dans la mobilité urbaine et de ses usages au quotidien.
Principalement axée sur l’autopartage en boucle, cette enquête a été alimentée grâce à 4 études quantitatives menées sur internet auprès d’utilisateurs et gestionnaires de flottes de véhicules d’entreprises ou de collectivités et une étude qualitative en entretien direct avec 25 usagers et anciens usagers de services d’autopartage, afin de mieux cerner l’intégration de ce mode de mobilité et les impacts observés sur les déplacements au quotidien.
L’autopartage au cœur de plusieurs parcours de mobilité
Au fil de cette étude, 6t a pu déterminé quatre parcours principaux qui mènent à l’usage de l’autopartage :
- L’autopartage comme cause de démotorisation qui, complété par d’autres modes de mobilité alternative, remplace progressivement l’usage de la voiture personnelle.
- L’autopartage comme conséquence de la démotorisation, qui relève de la décision de changer ses habitudes et de se passer d’une voiture individuelle. Cette catégorie et la précédente représentent 54% des usagers interrogés
- L’autopartage comme alternative à l’achat d’un véhicule (21%)
- L’autopartage comme moyen d’accès à l’automobilité (22%)
En 2016, une voiture en autopartage remplace ainsi 5 voitures personnelles et libère 4 places de stationnement.
Des axes de réflexion pour ouvrir l’autopartage à de nouveaux publics et garantir le succès d’un service
Malgré cette diversité de parcours constatée, le profil de l’usager des services d’autopartage reste aujourd’hui encore assez uniforme, comme le montre le schéma ci-dessous réalisé par 6t dans le cadre de son étude.
Miser sur une communication plus large
L’usager type d’un service d’autopartage est donc fortement diplômé, d’un âge moyen et bénéficiant d’une situation financière aisée.
L’autopartage, n’étant pas assez mis en avant dans les médias, doit encore trouver un axe de communication efficace afin toucher des profils socioéconomiques plus variés et moins favorisés. Ces derniers, comme les jeunes conducteurs ou les familles nombreuses, peuvent être en effet très intéressés par cette alternative à la propriété d’une voiture individuelle qui est aujourd’hui une source importante de dépenses pour un foyer. Il faut également s’intéresser au public que sont les entreprises et collectivités, aux usages différents mais complémentaires.
Rendre attractif le système d’autopartage
6T propose en dernier lieu différentes clés de compréhension pour garantir le succès d’un système d’autopartage. D’une part, l’implantation du réseau de stations est primordiale, en privilégiant toujours la proximité du service. L’accès au service doit être simplifié afin de rendre le parcours usager le plus agréable possible (inscription sur internet, accès au véhicule via smartphone, abonnement sans engagement…) et doit proposer si possible plusieurs types de véhicules (hybrides, électriques, utilitaire…) pour répondre à toutes les attentes.
Les collectivités ont un rôle à jouer dans cette volonté de démocratisation de l’autopartage, notamment en matière d’aménagement de l’espace public. L’axe majeur de réflexion est en effet la création d’un réseau de stations plus nombreuses et visibles, agissant comme de véritables supports de communication auprès de potentiels usagers du service et mises en avant grâce à une communication institutionnelle plus développée et un soutien financier.
Grâce à ces deux études, celle de 2012 et celle de 2016, 6t nous offre un état des lieux des évolutions d’ores et déjà constatées dans l’usage de l’autopartage mais également un regard sur le futur de ce service de mobilité qui peut à terme, avec le soutien des pouvoirs publics, s’inscrire dans un urbanisme plus maîtrisé et durable.