Mobility Nation, groupe de travail initié par le Boston Consulting Group, a rassemblé durant plusieurs mois les principaux acteurs de la mobilité francilienne. Leur ambition ? Faire de ce territoire unique la première agglomération européenne à repenser radicalement sa mobilité d’ici 2030, avec comme année pivotale 2024 et l’organisation des Jeux Olympiques d’été dans la capitale française.
En ces temps de changements profonds pour la métropole parisienne, ce rapport mené par BCG avec un ensemble d’acteurs de la mobilité vise à apporter des pistes et recommandations afin de faciliter la mobilité de tous au quotidien. Le tout en se basant sur des forces pré-existantes tout en faisant face aux enjeux majeurs de la mobilité de demain. Car aujourd’hui, 56% des franciliens ont de manière hebdomadaire des difficultés lors de leurs trajets quotidiens (voiture, transports en commun…) et le taux de congestion routière a augmenté de 7 points entre 2008 et 2016. Il est donc tant de prendre de nouvelles mesures afin de palier à ces problématiques ressenties chaque jour par des centaines de milliers de voyageurs.
Cette révolution s’axera autour de six ruptures distinctes selon le groupe Mobility Nation. Trois d’ordre technologique (mobilité connectée, zéro-émission et autonome) et trois d’usage (mobilité à la demande, partagée, comodale). Toutes ces ruptures sont d’ores et déjà amorcées mais nécessitent encore des efforts afin de garantir leur développement et leur démocratisation.
La première étape : Paris 2024…
Sans attendre le déploiement massif des véhicules autonomes sur nos routes, l’agglomération parisienne accueillant les JO en 2024 pourrait faire preuve d’une nouvelle vitalité en terme de mobilité en s’axant autour des six ruptures citées précédemment.
Ces six visions disruptives de la mobilité sont irriguées par des problématiques conjointes : l’utilisation des données (véhicules ou trafic en temps réel); le renouvellement ou la construction d’infrastructures de mobilité adaptées aux nouveaux besoins; la nécessité d’une collaboration entre les différents acteurs de la mobilité, privés ou publics, afin de proposer une réglementation (notamment sur la question des véhicules autonomes) et une offre d’abonnement communes.
Cette volonté de mutation profonde de la mobilité francilienne s’inscrirait bien évidemment dans le projet mené par la Société du Grand Paris et du Grand Paris Express qui reconfigure déjà la carte des transports d’Ile-de-France à travers la construction de nombreuses nouvelles gares. Celles-ci pourraient devenir à long terme de véritables “hubs” de mobilité, répartis dans toute la région (petite et grande couronnes), en donnant accès à tous les moyens de transport avec un temps d’attente moindre.
…puis direction 2030 !
La démocratisation des véhicules autonomes permettra une seconde mutation de la mobilité en 2030. Trois grands chantiers seront à mener de front selon Mobility Nation :
1. La mise en œuvre à grande échelle des trois ruptures technologiques (mobilité connectée, autonome et zéro émission) qui se doit d’être déverrouillée et accélérée notamment grâce à la libération des données des véhicules.
2. Capitaliser sur les forces de la mobilité actuelle (infrastructures de transport et offre de transports collectifs réguliers particulièrement efficaces) tout en y intégrant les ruptures technologiques et d’usage pour fonder une offre de mobilité pertinente et attractive à l’échelle de la région d’Ile-de-France.
3. La structuration d’un nouvel écosystème « à la française » avec gouvernance unifiée de la mobilité à l’échelle régionale avant 2020 et misant sur une coopération entre grands groupes, start-ups, instituts de recherches et pouvoirs publics.
En parallèle de ces grands chantiers, menés aussi bien par les pouvoirs publics que des acteurs privés, ce sont aussi les usages qui évolueront naturellement.
Du transport subi à la mobilité choisie, le voyageur aura à sa disposition un panel d’offres de mobilité sans précédent afin de transformer son temps de transport inutilisé en temps de mobilité utile.
La voiture personnelle, dont le budget reste encore sous-estimé selon ce rapport, ne sera plus qu’un maillon dans une chaîne de services complémentaires permettant aux franciliens une expérience de la mobilité fluide et adaptée aussi bien au territoire qu’à ses habitants.