Les fervents défenseurs des véhicules sans conducteurs utilisent souvent le même argument qui consiste à évoquer le fait que la voiture autonome permet potentiellement de réduire le chiffre des 1,24 millions de morts et de blessés sur les routes du monde chaque année. Mais le véhicule autonome offre un panel beaucoup plus large de possibilités avec des effets très positifs sur la qualité de vie en collectivité et permet une certaine démocratisation de l’accès aux transports durables et partagés ! La popularité de l’autopartage permet effectivement de faire évoluer notre approche à la mobilité. En ce sens, l’utilisateur peut ainsi prendre un véhicule et le laisser à des points différents selon ses besoins de mobilié. En outre, si l’implémentation du service d’autopartage est bien pensé en amont, il permet alors d’être complémentaire aux transports publics : l’utilisateur peut alors prendre le bus ou le métro et à la possibilité de terminer son trajet par l’utilisation d’un véhicule ou d’un vélo en libre service.
Néanmoins la gestion de parc de vélos en libre service n’est pas évidente. En effet, certains parcs sont totalement épuisés tandis que d’autres regorgent de vélos disponibles. La méthode utilisée est souvent de redistribuer les vélos non utilisés par camions. C’est une méthode très chère et certaines études démontrent que l’impact de la redistribution des vélos en libre service sur le coût opérationnel global est très important. Utiliser des camions pour redistribuer les vélos n’est clairement pas une bonne solution !
Cependant, avec un véhicule autonome, ce problème peut être résolu et permet d’exploiter toute la puissante de l’économie collaborative ! Imaginez le scénario suivant : Un utilisateur réserve une voiture sans conducteur avec son smartphone, la voiture arrive à sa porte et l’emmène à son rendez-vous. Ensuite la voiture autonome peut, soit retourner à son pool et se recharger d’elle même, soit honorer une nouvelle réservation ! C’est en effet une idée qui fait son chemin puisqu’une récente étude du MIT dirigée par Emilio Frazzoli estime qu’une flotte de 300 000 véhicules autonomes en autopartage peut combler les besoins en mobilité de la population totale de Singapour (environ 6 millions) et ce, avec une attente maximale de 15 minutes par réservation ! Aujourd’hui, 800 000 véhicules personnels sont détenus par seulement 12% de la population de Singapour. A titre de comparaison, aux USA, le taux de possession de véhicule personnels est de l’ordre de 80% (797 pour 1000 individus). Le champ des possibilités est donc absolument gigantesque.
L’utilisation de si peu de voitures souligne ainsi tout le potentiel d’un déploiement de véhicules autonomes autopartagés et nous fait réfléchir sur la façon dont nous envisageons nos cités de demain ! En effet, si nous continuons à conduire seuls, nous souffrirons de plus en plus de la congestion des centres urbains et de son impact sur l’environnement. La voiture autonome n’est donc plus une fiction car cette technologie est étudiée depuis des années et de nouvelles études démontrent que la phase de commercialisation est en approche. Alors, êtes-vous prêt à passer à l’ère de la mobilité 2.0 ?