Avec l’avènement des véhicules connectés, nous pensons immédiatement et principalement à la sécurité routière. Des voitures intelligentes pouvant communiquer à propos de leurs vitesses et de leurs positions avec les autres voitures en circulation promet en effet une réduction importante des accidents de la route. Mais ceci n’est que le prologue d’une véritable révolution. Effectivement, combiner la technologie des véhicules connectés avec l’architecture de Smartcities et de voitures sans conducteurs ouvre un champ de possibilités incroyable. L’idée même de taxis sans chauffeurs vous conduisant de votre domicile au travail laisse rêveur. En ce sens, un monde sans accidents de la route ne serait seulement que le prélude d’un monde où la possession d’une voiture devient aberrant.
Bien sûr, à l’heure actuelle les automobiles ne sont pas encore véritablement connectées ni autonomes, la majorité des salariés à travers le monde effectuent toujours leur trajet domicile-travail en conduisant seul leur véhicule personnel : fruit d’une habitude qu’il sera difficile de remplacer. Cependant nous ne sommes vraiment pas loin de cette révolution de mobilité. Effectivement, Google, le leader de la conception de voitures autonomes à forcément une idée derrière la tête pour investir plus de 250 000$ dans Uber : Un service de taxis à chauffeurs privés ! Si l’idée aboutit, Google pourrait décider de proposer ces voitures sans chauffeur dans une ville pilote, avant de les déployer à plus grande échelle. L’investissement dans Uber et sa technologie, qui permet de lier un client à la voiture la plus proche, pourrait donc être fort utile au groupe Californien. Imaginons un instant : Il est 7h30, vous vous réveillez et vous vous préparez pour le travail, quelques minutes avant votre départ vous appuyez sur un bouton qui confirme votre commande de mobilité. La voiture autonome arrive devant chez vous et vous partagez ce matin le trajet avec un couple voisin de la même façon que vous partagez l’ascenseur dans votre entreprise. Vous profitez en plus de ce temps de trajet pour regarder vos mails et lire votre journal ! Pas mal, non ?
De fait, ce scénario d’anticipation offre une nouvelle donne. Le chercheur Alain Kornhauser de l’Université de Princeton travaillant sur les véhicules autonomes évoque à ce propos « Ce qu’il va certainement se passer, c’est que plus personne ne sera possesseur d’une voiture ! Si vous pouvez accéder à la mobilité il est plus adéquat d’acheter le contenu que le contenant » explique-t-il. “Le problème d’aujourd’hui est le fait que les personnes achètent un véhicule pour combler leurs éventuels besoins de mobilité. Mais les voitures sans conducteurs changent véritable l’équation. A l’heure actuelle moins de 17% des véhicules par ménage circulent en même temps. Même si une fraction minime des ces voitures non utilisées était remplacée par de l’autopartage de véhicules autonomes, la réduction du coût kilomètrique global serait immense” nous explique Monsieur Kornhauser. Son affirmation étant d’autant plus pertinente lorsque l’on considère qu’1/4 des membres de services d’autopartage ont abandonné leur voiture personnelle !
L’ingénieur civil Kara Kockelman de l’Université d’Austin au Texas a récemment modélisée cette problématique avec son équipe de recherche. En utilisant comme référentiel la densité de la population d’Austin, ils ont simulé un trajet domicile travail moyen en se basant sur l’hypothèse que seulement 5% de ces voyages seraient réalisés par des véhicules autonomes en autopartage. Le reste étant effectué traditionnellement par des voitures personnelles. Les résultats offrent un aperçu très intéressant d’un monde sans possession de voiture. En effet, chaque véhicule sans conducteur mis en autopartage a remplacé 11 voitures en circulation ! En effet, les quelques 20 000 personnes qui composaient ce réseau d’autopartage avaient comblés leurs besoins de mobilité par seulement 1700 véhicules autonomes en autopartage contre en moyenne 20 000 voitures personnelles. Fait très important, ces membres ont en moyenne attendu seulement 20 secondes avant d’être servis par le service !