Partager un véhicule au lieu d’utiliser systématiquement sa voiture personnelle est la grande tendance du moment. En effet chaque jour, le transport individuel provoque des embouteillages, de la pollution ainsi que la pénurie des places de stationnement. Etant le numéro 1 du mode de transport, l’automobile est aussi le plus grand fardeau des espaces urbains. Plusieurs solutions alternatives émergent et permettent aujourd’hui d’envisager la ville autrement. Effectivement, non seulement l’électromobilité prend une place importante en France, mais aussi le partage de véhicules via plateformes numériques.
Ainsi, le covoiturage a le vent en pouple, à l’image de BlablaCar qui démontre réellement que le covoiturage n’est plus seulement l’apanage des étudiants et dépasse les allers-retours pour le travail. Il est à ce titre en pleine croissance, à l’image d’autres concepts de l’économie collaborative. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, Blablacar a franchi la barre des 10 millions de membres. Le leader européen du covoiturage, d’origine française, aligne désormais les chiffres à son compteur: 12 pays conquis, 73 millions d’euros levés en juillet, 170 salariés.
En outre l’autopartage se développe de manière exponentielle. Illustré par le succès d’Autolib’ qui compte déjà 103 080 abonnés, et plus de 2000 véhicules à disposition des Franciliens. Ce système gère environ 10 000 locations par jour, et a été utilisée 2.9 millions de fois depuis son lancement il y a bientôt deux ans. Mais l’autopartage n’est pas seulement Parisien. Un exemple de réussite en Province, Marguerite. Créé à Nantes en 2008, le service d’autopartage Nantais compte aujourd’hui 800 abonnés qui peuvent utiliser une flotte de 30 voitures réparties dans 25 stations à Nantes et Rezé. « Nos 800 utilisateurs sont autant d’ambassadeurs. Ils sont satisfaits à 95 %. Marguerite, c’est simple à l’usage. Il suffit à l’utilisateur de deux clics sur internet ou sur son portable pour réserver Marguerite à la station qui l’intéresse. ». Autre fait marquant, depuis 2011, les véhicules CityRoul’, système d’autopartage de la ville de Rennes sont accessibles grâce à la carte Korrigo, moyennant un abonnement. Une initiative multimodale bien en avance sur son temps !
Quid des entreprises ?
“Il s’agit d’enclencher un changement, de ne plus raisonner en possession mais en usage. Nous allons ainsi proposer à plus de salariés la possibilité de disposer d’un véhicule. Cela permettra de limiter l’emploi du taxi, d’éviter l’usage du véhicule personnel et donc le recours aux IK, et de pallier les difficultés des transports en commun dans certaines zones”, explique Jean Zermati. Le gestionnaire de la flotte d’Orange compte doubler la taille de ce parc en auto-partage dès l’an prochain : “Au bout de quatre ou cinq ans de déploiement, nous espérons réduire de quelques milliers d’unités la taille de la flotte”, avec quelques millions d’euros d’économies à la clé. Avec des bénéfices importants tels que la diminution du parc existant de 30% et la réduction des frais kilométriques de 50%, l’autopartage devient la solution plébiscitée par les entreprises.
C’est en effet ce que confirme la dernière analyse du cabinet Frost & Sullivan. Le nombre de véhicules utilisés dans le cadre de l’autopartage pour entreprises devrait se multiplier par 50 durant les 6 prochaines années en Europe. Il est à ce titre estimé qu’environ 2000 véhicules sont utilisés actuellement dans le cadre de l’autopartage pour entreprise en Europe. Ce chiffre d’ici 2020 devrait passer à plus de 100 000, à l’image du groupe Assystem, qui gérait ces voitures au sein de pools attribués par services : « La moitié d’entre elles n’étaient utilisées que partiellement tandis que les autres l’étaient au-dessus du kilométrage des contrats de location », indique Laetitia Deffains, directrice mobilité de l’entreprise. Désormais, Mobility Tech Green fournit non seulement le système de gestion d’auto-partage « e-Colibri » (logiciel de gestion, système embarqué), mais aussi les voitures en LLD.