Dans son étude « Fleet management in Europe : Growing importance in a world of changing mobility », le cabinet Deloitte met à la fois en avant le dynamisme du marché de la gestion de flotte en europe mais aussi les transformations auxquelles font face les entreprises spécialisées.
Aujourd’hui, la gestion de flotte est un marché en croissance exponentielle valant plusieurs milliards d’euros. Plus que cela, ce domaine d’activité revêt une importance primordiale tandis que la mobilité, notamment professionnelle, est en pleine transformation. Les usages changent dans le cadre du travail : les véhicules se partagent de plus en plus, s’éloignant du modèle de la propriété. Côté technologique, le développement des véhicules autonomes apporte son lot de questions quant à la gestion de demain, mais aussi son lot d’opportunités.
Crédit : Deloitte
Auparavant dominé par des entreprises spécialisées uniquement dans la gestion de flotte, le marché est aujourd’hui « attaqué » par de nouveaux acteurs (cf encart ci-dessous). Les équipementiers automobiles font partie des joueurs qui vont compter dans les années à venir.
En Europe, deux tiers du volume de véhicules neufs vendus sont à destination des flottes d’entreprises. Selon Deloitte, d’ici 2021 63% des nouvelles immatriculations en Europe seront effectuées pour des véhicules d’entreprise : le marché de la gestion de flotte professionnelle a donc de beaux jours devant lui.
Face à l’augmentation des tailles de leurs flottes, les entreprises font appel à des acteurs externes avec pour objectif principal une optimisation de leur volume de véhicules et une réduction des coûts, aussi appelé le TCO (Total Cost of Ownership).
Un moyen également de libérer du temps pour leurs gestionnaires de flottes, en optant pour des services couvrant tout le cycle de vie d’un véhicule professionnel : de l’achat, à la gestion de prestations additionnelles, jusqu’à la revente du véhicule à la fin du contrat de location.
“Sur le marché français, le segment corporate devrait représenter 56% des véhicules neufs vendus en 2020 (1.4 millions) contre 51% en 2012 (1.1 millions).”
Source : Deloitte
Les acteurs de la gestion de flotte sur le marché européen
L’étude de Deloitte distingue trois typologies d’acteurs sur le marché européen de la gestion de flotte :
– Les structures associées à des instituts bancaires : Arval (BNP Paribas), ALD (Société Générale) et LeasePlan (ensemble de fonds d’investissement)
– Les entreprises dépendantes de constructeurs automobiles : Alphabet (BMW), Athlon (Daimler) ou plus récemment Free2Move (PSA)
– Les startups spécialisées dans la gestion de flotte et les services de mobilité
Les 5 acteurs majeurs du marché européen (Arval, ALD, LeasePlan, Athlon et Alphabet) regroupent à eux seuls 50% de l’activité sur le territoire. Le marché se consolide encore aujourd’hui, avec plusieurs annonces d’acquisitions et de financements. Il est intéressant de constater un rapprochement entre ces acteurs historiques et les startups spécialisées pouvant offrir des services additionnels (covoiturage, autopartage…) ainsi qu’une vision différente de l’expérience utilisateur.
Du TCO au TCM : le changement de rôle du prestataire de services de gestion de flotte
Aujourd’hui, les nouveaux usages transforment progressivement le TCO (Total Cost of Ownership) en TCM (Total Cost of Mobility).
La différence ? La prise en compte de moyens de transport additionnels à l’usage de la voiture individuelle, tels que le taxi, les vols ou encore l’autopartage. Bienvenue dans l’ère de la multimodalité en entreprise !
Ainsi, les entreprises de gestion de flotte vont au-delà de leur cœur d’activité, la gestion de véhicules, pour devenir des accompagnateurs dans la mobilité globale de leurs clients. Un décloisonnement nécessaire pour s’adapter, entre autres, à des préoccupations environnementales et générationnelles.
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Évolution de l’approche de la gestion de flotte
1. Approche financière de la gestion de flotte (achats véhicules, contrats de location, etc.).
2. Approche centrée sur le véhicule (maintenance, pneus, carte carburant, etc.).
3. Approche centrée sur l’utilisateur (autopartage, multimodalité, crédit mobilité, etc.)
Vers une mobilité d’entreprise plus durable
En plus d’une évolution nécessaire de leur business plan face à des nouveaux usages numériques liés aux transports, les entreprises offrant des services de gestion de flotte doivent donc s’adapter à un nouveau climat règlementaire.
Parmi les préoccupations premières, la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’union Européenne a notamment conclu un accord pour réduire les émissions de CO2 de 80% d’ici 2050, avec pour point de comparaison les émissions constatées en 1990.
Pour atteindre cet objectif, les nouveaux modèles de véhicules vendus sur le marché ne devront pas dépasser une certaine quantité d’émissions de CO2 (95 grammes/kilomètre d’ici 2020, 84 grammes d’ici 2030, 56 grammes d’ici 2040).
Les conséquences de cette nouvelle régulation ? Un basculement de typologie de véhicules dans les flottes d’entreprises, avec une part de plus en plus importante de véhicules à faible émissions (hybrides, électriques ou à hydrogène). Mais aussi l’intégration de services de mobilité partagée visant à réduire le nombre de véhicules sur les routes et optimiser leurs taux d’utilisation.
Les conséquences de cette nouvelle régulation ? Un basculement de typologie de véhicules dans les flottes d’entreprises, avec une part de plus en plus importante de véhicules à faible émissions (hybrides, électriques ou à hydrogène). Mais aussi l’intégration de services de mobilité partagée visant à réduire le nombre de véhicules sur les routes et optimiser leurs taux d’utilisation.
De nouveaux usages de la mobilité : l’exemple de l’autopartage
L’Europe comptabilise 50% des parts du marché de l’autopartage au niveau mondial et devrait compter pas moins de 16 millions d’abonnés à ce type de service d’ici 2020.
Et l’autopartage B2B progresse aujourd’hui dans les flottes d’entreprise. Deloitte présentait déjà ce scénario dans son étude The Future of Mobility.
L’autopartage fait partie de l’évolution logique de la propriété d’un véhicule individuel jusqu’à la convergence entre mobilité partagée et autonomie.
L’autopartage B2B : une mobilité adaptée à la génération Y
La génération Y, née entre 1977 et 1994, est moins attachée au modèle traditionnel de la propriété d’un véhicule mais plus à la connectivité et à la praticité, les deux maîtres mots de l’autopartage !
Demain, les entreprises demanderont de plus en plus une analyse statistique de leurs flottes afin de les optimiser le plus efficacement possible. Ces observations plus précises de l’activité d’un parc accéléreront également l’appétence pour des services de mobilité multimodale, s’adaptant au mieux aux usages constatés, mais aussi pour des services de mobilité partagée. Le gestionnaire de flotte ne se limitera pas à être un logisticien de véhicules, mais bel et bien un fournisseur de mobilité. Et les entreprises spécialisées sur le marché seront là pour les accompagner durant cette transition !