Mené par l’Arval Mobility Observatory et l’institut CSA auprès de 3613 entreprises à travers l’Europe, le baromètre des flottes 2019 dévoile chaque année des tendances nettes en matière de gestion de parcs de véhicules. Des changements visibles dans la manière d’envisager les trajets des salariés et d’accentuer la transition énergétique.
Comme chaque année, le Baromètre des Flottes trace les grandes lignes de la gestion de flotte en Europe. Et cette année, les résultats sont souvent symptomatiques de nouvelles règlementations votées au niveau européen.
Une transition énergétique marquée par le WLTP
Pour y répondre, 28% des gestionnaires de flotte français interrogés ont déjà intégré des véhicules à motorisation alternative à leur car policy. Chez les très grandes entreprises ce nombre monte à 68% ! L’option la plus populaire reste aujourd’hui l’hybride (18%) suivi par le véhicule électrique (17%). La France est le troisième pays, après les Pays-Bas et l’Angleterre, à plébisciter l’entrée d’énergies alternatives au sein des flottes de véhicules professionnels. Le potentiel de croissance est également important, avec 51% en France.
“Chaque année, nous essayons d’anticiper les grandes tendances et de voir comment les gestionnaires entrevoient l’avenir de leur parc. Cette nouvelle édition révèle de profonds changements, rapides, dans la perception des déplacements de leurs collaborateurs.” François Piot, président de l’Arval Mobility Observatory
Les gestionnaires ayant toujours confiance en la croissance de leurs flottes dans les trois prochaines années (22% en France), le choix des véhicules se fait désormais de manière plus réfléchie. En cause ? L’entrée en vigueur du fameux cycle WLTPdébut 2020. 57% des entreprises françaises interrogées considèrent ainsi que les nouvelles normes anti-pollution ont déjà un impact ou en auront un sur la gestion de leurs parcs de véhicules dans les trois prochaines années à venir.
Afin de monitorer au mieux l’empreinte carbone de leurs véhicules ainsi que leurs usages, de plus en plus d’entreprises mettent en place des actions pour améliorer la gestion de leur flotte.
Améliorer la gestion de flotte
Ce sont surtout chez les grandes (46%) et très grandes entreprises (83%) que les choses se mettent en place. Les objectifs premiers de ces initiatives ? Administrer au mieux l’entretien des véhicules (79%), optimiser les déplacements (74%) et réduire la consommation de carburant (72%). On peut diviser ces problématiques en deux catégories : améliorer la gestion des véhicules (entretien, kilométrage, carburant…) et le comportement des salariés au volant (accidents, comportement de conduite, optimisation déplacement…).
Pourtant, un fait assez étonnant ressort de ce sondage : seules 12% des entreprises françaises interrogées utilisent aujourd’hui des solutions de télématique (-2 points par rapport à 2018) ! Un pourcentage assez faible en comparaison de la volonté d’améliorer la gestion de flotte globale. La télématique peut en effet grandement participer à une meilleure administration des véhicules de parc.
Pour les gestionnaires utilisant ce type de technologies, il s’agit surtout de localiser les véhicules (54%) et d’améliorer le comportement des conducteurs (46%). Ces problématiques sont beaucoup plus récurrentes dans les grandes et très grandes entreprises, possédant un volume de véhicules important. Dans ce type de configuration, la nécessité de la télématique se fait davantage ressentir. Malgré tout, seulement 46% des entreprises utilisant la télématique ont mis en place une gestion des données collectées.
Face à cette stagnation de l’usage de la télématique, on observe une tendance en croissance : l’utilisation de mobilités alternatives plutôt que la voiture de fonction individuelle.
Les mobilités alternatives séduisent de plus en plus
Et c’est le covoiturage (26%) qui prend la première place de ces nouvelles formes de mobilité professionnelle suivi de près par l’autopartage (24%) et le crédit de mobilité (11%)! Le potentiel de développement de ces alternatives est surtout fort dans les grandes structures (49% pour l’autopartage, soit +5 points par rapport à 2018). Pour l’autopartage, les pays où le potentiel de croissance est le plus important sont la Turquie (38%), la Suisse (34%), l’Angleterre (31%) suivie de la France (29%).
Il est aussi intéressant de constater que plus la flotte de véhicules d’une entreprise est importante, plus celle-ci est prête à abandonner une partie de son parc pour miser sur des solutions de mobilités alternatives. Pour l’autopartage, cela peut monter jusqu’à 30% pour les très grandes entreprises (+12 points par rapport à 2018 !).
On constate donc qu’un changement de mentalité est en cours afin d’optimiser au maximum les véhicules de parc. Et pour s’adapter aux nouvelles générations ! 17% des très grandes entreprises interrogées (6% au global) ont ainsi l’intention de développer des services spécifiques pour répondre aux besoins des jeunes générations. Des salariés bercés par les usages numériques et ne possédant pas forcément le permis de conduire. Parmi les services envisagés pour répondre à ces nouveaux besoins, le covoiturage (76%) et l’autopartage (65%) ont toujours le vent en poupe ! Ces types de mobilités alternatives sont également des pivots dans le cadre de la mise en place d’un plan de déplacement d’entreprise.
On remarque ainsi dans l’édition 2019 du baromètre des flottes la prise en compte de nouveaux facteurs, qu’ils soient d’ordre environnemental ou comportemental. C’est à la fois poussé par un cadre règlementaire plus strict et des changements d’usages que les gestionnaires de flottes redéfinissent, doucement mais certainement, la mobilité professionnelle.