Dans sa dernière étude European Fleet Emission Monitor Alphabet nous présente un constat intéressant. En effet, les entreprises ont conscience de l’importance de réduire les émissions de CO₂ générées par leurs flottes, ont des objectifs concrets… mais n’effectuent pas de monitoring précis de cet indicateur !
Un manque de connaissance de l’impact environnemental réel
Parmi les 700 gestionnaires de flotte interrogés en Europe par Alphabet, près de 61% ont conscience de l’importance de la réduction des émissions de CO₂ produites par leurs flottes, et 51% ont établi des objectifs clairs pour les années à venir.
En parallèle, seules 37% des entreprises interrogées les analysent réellement !
Pourtant, cette composante rentre aujourd’hui dans de nombreux sujets de la gestion de flotte. Par exemple la taxe annuelle sur les émissions de CO₂ (autrefois comprise dans la TVS, la taxe sur les véhicules de société) ou encore le calcul des quotas de verdissement de flotte imposés par la LOM, qui se basent sur le grammage d’émissions des véhicules.
Il est indispensable de connaître précisément l’existant afin de pouvoir optimiser pour demain, et atteindre les objectifs établis, aussi bien par la réglementation que par soi-même !
Il faut donc obtenir des données fiables par rapport à cet indicateur afin de ne pas subir de pénalités, notamment financières. Et pour cela, des outils adaptés doivent être mis en place !
Des moyens de monitoring d’émissions de CO₂ peu adaptés
Parmi les 37% d’entreprises interrogées ayant mis en place des systèmes de monitoring de leurs émissions, près de la moitié se basent uniquement sur la consommation des véhicules (48,3%).
31,1% utilisent quant à eux les données constructeurs, listées sur des fichiers Excel statiques.
30,6% seulement ont opté pour des outils de gestion de flotte leur permettant de croiser consommation et émissions de CO₂.
Enfin, 22,3% utilisent les données fournies par leurs loueurs.
Une grande majorité se basent donc aujourd’hui sur des émissions établies de manière théorique, et ne prenant pas en compte plusieurs facteurs.
En effet, plus que la consommation en carburant du véhicule, ou les données fournies par les constructeurs, il est primordial de croiser ces indicateurs avec des données de conduite réelles afin d’obtenir une estimation beaucoup plus précise des émissions.
Le type de trajet réalisé, les équipements utilisés (comme la climatisation) ainsi que les comportements de conduite tels que les freinages ou accélérations soudains joueront un rôle indéniable dans la pollution émise par le véhicule. C’est d’ailleurs tout l’enjeu des programmes de sensibilisation à l’éco-conduite !
Le logiciel de gestion de flotte : un outil non nécessaire ?
Alors, non, l’usage d’un logiciel de gestion de flotte n’est pas une chose à négliger si on veut vraiment atteindre ses objectifs en termes de réduction d’empreinte carbone ! Surtout lorsque l’on constate que 93,7% des gestionnaires interrogés par Alphabet admettent qu’il est compliqué pour eux de mettre en place l’électrification de leurs flottes !
Mieux connaître les données d’usage des véhicules permet d’envisager cette étape plus sereinement. Pouvoir quantifier le kilométrage moyen des trajets par exemple est indispensable pour intégrer des modèles de véhicules adaptés dans sa car policy. Et pour se rendre compte que souvent le véhicule électrique peut couvrir une grande partie des trajets réalisés par les collaborateurs !
Mais pour cela il faut compter sur une remontée des données directement depuis les véhicules concernés grâce à la télématique et un logiciel associé.
Ainsi, on constate encore un fort écart entre l’importance accordée à la réduction des émissions de CO₂ générées par la flotte de véhicules et les moyens mis en œuvre pour y contribuer efficacement. En effet, c’est un défi de taille ! Mais les professionnels ont un rôle fondamental à jouer à travers la transition énergétique de leurs flottes et la mise en place de mobilités complémentaires, loin de l’usage unique du véhicule individuel.
Alors, ne sous estimez pas l’importance de monitorer au plus près votre impact carbone : il n’en ressortira que du positif !