Après avoir conquis le marché chinois, les services de partage de vélos sans stations débarquent en France et viennent directement concurrencer les systèmes de Vélos en Libre-Service (VLS) déjà mis en place dans la plupart des grandes villes françaises. Comment expliquer le succès de cette nouvelle manière d’aborder la mobilité partagée ? Le free floating, de manière générale, représente t-il vraiment un modèle plus pratique et rentable ?
Plus besoin de bornes pour aller faire un tour en petite reine : il suffit désormais d’un smartphone ainsi que d’une application mobile qui géolocalisent les vélos disponibles et permet de verrouiller et déverrouiller l’anti-vol du deux roues en scannant un QR Code. Autre avantage notable : l’utilisateur n’a plus besoin d’un abonnement mais peut payer à la course ! Le tout permettant une expérience client plus fluide et moins de contraintes. Les premiers acteurs à tenter l’aventure dans la capitale française sont Gobee.bike, entreprise venue d’Hong Kong et fondée par un français, oBike ou encore le leader mondial chinois Ofo, qui compte à travers le monde pas moins de 10 millions de bicyclettes.
Ce modèle était déjà présent bien entendu sur d’autres types de véhicules, les voitures en premier lieu avec l’autopartage en free floating qui connait un succès grandissant. Le pionnier en France est sans doute Cityscoot, qui propose un service de location de scooters sans borne, affiche aujourd’hui 55 000 membres et un million de trajets à Paris en seulement un an d’existence.
En route vers une réglementation urbaine pour le free floating ?
Mais ce système sans stations pose de réels questionnements au niveau de l’aménagement urbain, les municipalités craignant que les véhicules soient déposés n’importe où et encombrent la chaussée déjà saturée. La crainte du vandalisme accrue ressurgit également, avec des exemples notables en Chine où les acteurs du vélopartage sans stations sont plus que nombreux. Néanmoins, les entreprises citent régulièrement la possibilité de géolocaliser le vélo en temps réel grâce aux puces GPS intégrées comme un moyen de lutter face à ce fléau.
Autre point pouvant s’avérer bloquant : le modèle économique. Un service avec stations est beaucoup plus facile à gérer et coûte moins cher en logistique, les véhicules n’ayant pas à être rapatriés si laissés à un endroit non adapté. Par ailleurs, l’engin doit être loué entre 5 et 6 fois par jour pour être rentable.
Cette concurrence acharnée entre différents acteurs privés, face à des services publics comme le Velib’ à Paris qui mise sur sa modernisation ainsi que sur le soutien des pouvoirs publics pour perdurer, risque d’engendrer de nouveaux questionnements pour la municipalité.
Est-ce que de nouvelles réglementations seront nécessaires ? Les prochaines années vont être déterminantes pour la maturation de ce modèle qui semble pourtant déjà promis à un beau succès sur le marché européen.