Alors que plusieurs grands cabinets d’étude annoncent une accélération majeure des services de connectivité appliqués à la mobilité dans les cinq prochaines années, la question de l’usage des données produites par ces nouveaux usages émerge. Comment en effet garantir leur sûreté ? La CNIL propose de fournir aux acteurs concernés une boîte à outils pour aider à une meilleure gestion des données.
La connectivité au cœur des véhicules de demain
350 milliards de dollars. C’est le chiffre d’affaires prévu pour l’année 2020 par la dernière étude du cabinet Ptolemus, Connected Mobility Global Forecast 2016, pour le marché des services de mobilité connectée. Ces derniers se divisent en plusieurs catégories : les services pratiques, les services de maintenance, ceux liés à la sécurité du véhicule et enfin les services de facturation à distance.
Tous ces outils se partagent entre sphère privée et sphère publique, usages individuels et usages collectifs. En effet, on y retrouve aussi bien la navigation connectée, le Wi-Fi embarqué, l’appel d’urgence ou encore la facturation de carburant, que des services plus étendus liés à l’autopartage, la location et, de manière générale, à la gestion de flotte de véhicules. La location et l’autopartage seront en effet au troisième rang des sources de chiffres d’affaires pour ce secteur.
Ptolemus prévoit que d’ici 2020 pas moins de 400 millions de véhicules en circulation seront concernés par cette consommation de services liés à la mobilité. 80 millions seront équipés d’une connectivité embarquée à la même époque, pour atteindre 160 millions en 2030, soit un taux de pénétration très proche de 100% !
Ce succès est dû à un fort désir de la part des consommateurs d’accéder à une conduite plus personnalisée et facilitée. Dans une étude d’iBM environ 80% des interrogés pensent que les technologies embarquées seront des éléments clé dans l’amélioration de l’expérience utilisateur, et 57% envisagent un réseau social de voitures connectées, qui pourront partager des informations entre elles.
Cette volonté de partage s’inscrit dans une dynamique de Big Data qui touche de nombreux secteurs à l’heure actuelle. Possédant des points positifs indéniables pour les usagers, il semble néanmoins nécessaire de proposer un certain cadre de sécurité pour ce flux de données grandissant.
Favoriser un usage responsable des données
La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) propose donc à travers un pack de conformité « véhicule connecté » un ensemble de lignes directrices afin de garantir un usage optimal des données dans les prochaines générations de voitures connectées. Cette démarche inclut des acteurs issus de la filière automobile, du secteur des assurances et des télécoms et enfin les autorités publiques.
Innovant, le véhicule connecté est le vecteur d’un enjeu de développement industriel très important, mais pas seulement. Il pousse à repenser des questions en terme de sécurité routière, de développement des transports intelligents et de protection de l’environnement. Et les données personnelles du conducteur du véhicule interagissant avec l’environnement routier sont au cœur de cette opportunité économique et technologique. D’où l’importance d’une responsabilisation et d’une protection adaptée de ces données vitales à l’existence d’un écosytème d’innovation.
L’objectif défini est donc de constituer une véritable « boîte à outils » de la conformité appliquée au véhicule connecté avec une vision de la régulation misant sur une démarche positive de « privacy by design ».
Une préparation pour les acteurs du secteur au futur règlement européen sur les données personnelles, qui a été publié le 4 mai dernier au Journal Officiel de l’Union Européenne, après une maturation de presque 6 ans, et qui devrait être opérationnel en 2018.
– Laura Didelot